Cette enquête a pour but d'analyser le mouvement migratoire guinéen qui touche l'agglomération dakaroise : la nature, la structure et les conditions de vie de cette population mais également ses enjeux et ses motivations.
Le livre, qui procède d'un travail de terrain éclaté, nous promène à travers les capitales de trois pays africains : Bomato, Le Caire et Conakry. Il rompt avec l'approche classique de l'anthropologie qui privilégie le local par rapport au global et répond au souci de cerner au plus près les contours d'une véritable multinationale culturelle : le N'Ko qu'illustre les " branchements " possibles d'une culture sur une autre. De la globalisation à l'afrocentrisme, de l'écriture à la philosophie africaine et au génocide, la thématique du branchement permet de décliner les différentes figures qui font de l'Afrique un concept à géométrie variable.
L'ouvrage fait référence à tous ceux qui fuient une situation de crise extrême sur le plan politique, religieux, foncier, environnemental ou qui subissent un déplacement contraint du fait de politiques migratoires voulues par l'aménagement du territoire. Par mobilité sous contrainte, il faut entendre les mouvements collectifs, massifs, imposés parfois de manière brutale, tous induits par des forces d'expulsion vers un ailleurs qui n'a pas été souhaité. La diversité des cas analysés dans ce texte rend compte de la notion de réfugié et de déplacé dans le sens de leur définition première ainsi que de celle, plus restrictive, des organismes onusiens. La première partie de l'ouvrage tente de poser les jalons d'une classification entre déplacés, réfugiés, migrants économiques, demandeurs d'asile et exilés. Comment intervenir face à des situations si différentes ? La deuxième partie rassemble six études de cas, dont quatre en Afrique et deux en Asie du Sud-Est. Dans la troisième et dernière partie du livre les auteurs s'interrogent sur le rôle des sciences sociales à propos des connaissances qu'il faudrait acquérir afin d'accueillir au mieux les réfugiés.
L'impact environnemental des afflux de réfugiés préoccupe de plus en plus les autorités, comme le montrent les résultats de recherches récentes menées dans deux régions particulièrement concernées par l'arrivée de réfugiés en Afrique occidentale : la vallée du fleuve Sénégal et la région forestière de Guinée. Dans les deux cas, de multiples organisations extérieures à la région sont intervenues pour pallier les dommages créés par les réfugiés sur l'environnement. Les institutions locales de gestion des ressources ont également su désamorcer les conflits potentiels liés à l'utilisation des ressources entre réfugiés et autochtones.
Plus de 500 000 réfugiés se sont installés entre 1990 et 1995 en Guinée forestière, fuyant la guerre civile qui a commencé fin 1989 au Liberia et qui s'est étendue par la suite à la Sierra Leone. En 1990 et 1991, quatre importantes vagues ont amené environ 350 000 réfugiés en Guinée. La plupart d'entre eux s'est installée dans des zones déjà occupées par des membres de leur ethnie, en s'intégrant économiquement et socialement. Entre 1992 et 1995, plusieurs petites vagues successives ont amené 150 000 réfugiés supplémentaires. Leur état de santé s'est révélé déficient à cause des privations subies pendant les déplacements dans leur propre pays.
L'analyse de la participation sociale des femmes africaines en France, engagées à partir des années quatre-vingt dans des associations, traduit un désir de citoyenneté dans l'espace public. Outre le profil des militants déterminé par le niveau d'études et l'origine urbaine antérieure au regroupement familial (Guinée, Afrique équatoriale) sont décrites les activités de médiation à caractère conjugal ou familial et d'intermédiaires avec le milieu institutionnel local. Créatrice de lien social, cette vie associative s'investit également dans des réseaux communautaires européens.
Entre 1900 et 1996, quelque 500 000 Libériens et Sierra-Léonais trouvèrent refuge en Guinée. Si la situation au Liberia et en Sierra Leone est restée instable pendant de nombreuses années, ce qui a limité les perspectives de rapatriement, le gouvernement guinéen n'a restreint la liberté ni de mouvement ni d'installation : les réfugiés se sont installés parmi la population locale, et ceux qui ont été confinés dans des camps de réfugiés ont été peu nombreux. L'aide médicale et alimentaire accordée à ces réfugiés était adaptée à cette réalité : ils ont eu accès aux soins médicaux par le biais d'équipements existants qui ont été améliorés et étendus pour faire face au surcroît de travail, dont le principal fut le lancement et le développement du PARLS (Programme d'assistance aux réfugiés libériens et sierra-léonais), programme d'aide médicale mis en place en Guinée pour répondre à l'urgence devant l'arrivée des premier réfugiés.
Se situant dans le courant de l'anthropologie qui privilégie les relations des sociétés entre elles, l'auteur nous livre une réflexion sur l'identité, fruit de ses travaux sur les ethnies du Sud Mali et Nord Guinée. Ayant été conduit à constater que les différences identitaires, nées de la perméabilité des sociétés, ont connu, sous l'action de la colonisation, un durcissement à l'origine des conflits ethniques, il considère que ce schéma peut s'appliquer aux revendications autonomistes exprimées en Europe de l'Est. Ici et là, l'identité a besoin de construire l'Autre en tant que tel pour s'affirmer.
L'ouvrage est principalement un recueil de témoignages de réfugiés politiques. Il présente également des fiches synthétiques ayant le but d'éclaircir la notion de réfugié, la situation des réfugiés dans le monde, les pays "exporteurs" de demandeurs d'asile politique, l'histoire du droit d'asile ainsi que la démarche à suivre en France lorsqu'on demande l'asile. En 1994, dans l'Hexagone, la majorité des demandes sont venues d'Afrique (10 000 dossiers dont 90 réfusés), suivies par les Asiatiques (6 900 demandes dont un tiers a été accepté).
Bilan quantitatif et historique du rapatriement des Espagnols venus d'Afrique après la colonisation. Caractéristiques géo-démographiques de ces européens implantés au Sahara espagnol, sur le territoire d'Ifni, en Guinée équatoriale et au Maroc et mesures prises en faveur de ces rapatriés après l'indépendance des colonies, notamment en matière d'indemnisation.
La fin de la colonisation a imposé au Portugal un renversement du flux migratoire et l'a contraint, avec la perte de son empire, à devenir un pays d'accueil. A partir de 1974, les Portugais qui avaient peuplé l'Angola, le Mozambique et plus faiblement, la Guinée Bissao et les territoires d'Outre Mer, ont dû se réinstaller dans un pays encore pauvre, contraints à des mesures politiques d'urgence. Constitués en association les rapatriés estimés à 600 000 personnes en 1975 et constituant 6,2 de la population active en 1981 ont mené un combat politique, parfois violent, pour faire reconnaître leurs droits.
Panorama du flux migratoire des seize pays de la Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) : Bénin, Burkina-Faso, Cap-Vert, Côte-d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo. Difficulté de comptage (clandestins, réfugiés). En 1990, cinq millions de réfugiés et une population déplacée évaluée à 12 millions de personnes. Etude des relations nord-sud, la France est le premier pays d'accueil pour la CEDEAO, suivie par l'Italie. Panorama des flux sud-sud, surtout de la migration temporaire due à la guerre, à la crise économique, à la sécheresse. Le Sénégal constitue le centre de gravité de ces migrations sud-sud.
Le peuplement de la Guinée (Conakry) dans sa phrase initiale, 1885-1910 : type de migrations et attitude de l'administration. Etude des caractéristiques de cette migration de peuplement, migrations spontanées ou organisées par les autorités coloniales : motivations et origines géographiques des migrants (migration interne de Guinéens, migration internationale d'Africains, surtout Sénégalais et Sierra Léonais, de Syriens et Libanais, d'Européens essentiellement Français), répartition socio-professionnelle par nationalités. Politique démographique et ébauche de politique migratoire du pouvoir colonial visant à stabiliser la population et à contrôler les flux.
Les grilles conceptuelles utilisées en anthropologie ne permettent pas toujours une réelle connaissance du terrain. Issu d'un travail sur les ethnies peul, bambara et malinké, cet ouvrage propose un renversement de perspective en objectant à la démarche classificatoire l'intérêt d'une approche continuiste de la culture fondée sur l'indistinction. L'analyse en termes de «logiques métisses» permet alors d'échapper à la question de l'origine et au dilemme qui oppose l'universalisme des droits de l'homme au relativisme culturel.